Lorsque vous dites à un sympathisant de gauche qu'Alsace d'Abord est un mouvement identitaire, vous provoquez un silence gêné, comme si vous aviez dit une obscénité.
C'est en pensant à ce genre de réaction que j'écoutais récemment le maire socialiste de la ville de Dijon parler d'identité sans le savoir, en évoquant les racines de ma tante, Solange Vachet née Vernizeau, dont il honorait les cent ans.
Il y avait dans la salle 110 personnes et cent ans entre la vieille dame et son arrière arrière petit fils. Il y avait aussi entre la vieille dame et le bébé les mêmes yeux bleus et la même solide identité bourguignonne. Pour s'en convaincre il suffisait de regarder les noms des crûs sur les bouteilles et les bonnes choses du terroir qui composaient le buffet. Il suffisait aussi d'entendre éclater à intervalles réguliers le célèbre ban bourguignon pour comprendre qu'ici personne ne reniait ce qu'il était.
Il y avait là aussi cent ans d'histoire locale dijonnaise et tous les souvenirs de ma jeunesse. Depuis mon enfance lorsque ma tante s'occupait des familles de prisonniers pendant la guerre, jusqu'à ces années soixante lorsque, jeune étudiant, j'accompagnais mon oncle dans de gargantuesques ribotes de pieds de cochons arrosées au Pouilly-Fuissé. Il faut dire que mon oncle Jean Vachet fait partie des annales de Dijon. Ami du chanoire Kir, conseiller municipal et journaliste, il écrivait dans le "Bien Public" une chronique célèbre qu'il signait par "Le fureteur". Un vrai fouille m... que cet oncle. C'est lui qui m'a donné le goût de l'enquête et m'a appris à ne jamais fermer ma g....Paix à son âme !
Je suis donc revenu à Colmar gonflé à bloc par ces retrouvailles familiales, bien décidé à me battre plus que jamais pour ces valeurs identitaires auxquelles je crois : Défense de la famille et des traditions, goût de la vie et de la liberté, à commencer par celle d'entreprendre,et surtout confiance totale en l'avenir par l'assurance qu'apporte l'enracinement. Merci à Monsieur le maire, même socialiste, ( personne n'est parfait) d'avoir su trouver pour le dire à ma centenaire de tante, les quelques mots qui évoquent tout cela